Un nouveau parcours vers le son, près du domicile

Lise Goupil (à droite) reçoit une formation sur l’utilisation de son nouvel implant cochléaire de l’audiologiste Maryse Laflèche au site MAB du Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay. Madame Goupil est accompagnée de son mari, Yves St-Pierre.
Lise Goupil (à droite) reçoit une formation sur l’utilisation de son nouvel implant cochléaire de l’audiologiste Maryse Laflèche au site MAB du Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay. Madame Goupil est accompagnée de son mari, Yves St-Pierre.

Les implantations cochléaires ont désormais lieu à Montréal, avec le soutien de notre CIUSSS

Dernièrement, Lise Goupil était sur son balcon lorsqu’elle a entendu un oiseau gazouiller — un son qu’elle n’avait pas perçu depuis 20 ans.

À l’intérieur de son appartement, elle entendait également d’autres bruits : les bips du four à micro-ondes, la minuterie du four et même le tic-tac de l’horloge de la cuisine.

« C’était extraordinaire », a-t-elle confié en souriant à l’audiologiste Maryse Laflèche, lors d’une séance au Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay de notre CIUSSS.

Ces bruits font de nouveau partie de la vie de Madame Goupil depuis qu’elle a subi une implantation cochléaire au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Il s’agit d’un dispositif électronique qui améliore l’audition grâce à un processeur vocal installé derrière l’oreille. Elle est ravie d’avoir bénéficié de cette intervention chirurgicale qui a transformé sa vie, et particulièrement reconnaissante que l’implantation ait été effectuée près de son lieu de résidence.

Madame Goupil, qui est âgée de 71 ans, est l’une des premières patientes à subir cette intervention chirurgicale à Montréal dans le cadre du Programme québécois d’implants cochléaires. En effet, jusqu’à maintenant, ces implantations pouvaient seulement être effectuées à Québec, ce qui contraignait les patients de Montréal et de l’ouest du Québec à se rendre plusieurs fois dans la capitale provinciale pour l’évaluation, l’intervention chirurgicale, et la programmation subséquente de l’implant. En raison des difficultés liées aux déplacements, au coût des hôtels, à l’absence du travail et à l’éloignement de la famille, certaines personnes renonçaient simplement à l’intervention.

Désormais, ces obstacles n’existent plus. Madame Goupil et son mari, Yves St-Pierre, sont restés à Montréal tout au long du processus. L’intervention a eu lieu le 24 février, et Madame Goupil a pu dormir dans son propre lit ce soir-là.  

Un implant cochléaire
Un implant cochléaire

L’implant cochléaire est un appareil médical qui permet d’améliorer l’audition chez les personnes atteintes d’une déficience auditive importante et qui ne peuvent bénéficier d’appareils auditifs ordinaires.

L’implant, qui est inséré dans l’oreille interne au cours d’une chirurgie, et un processeur vocal, qui est porté derrière l’oreille comme un appareil auditif.

Les deux parties sont reliées et permettent d’analyser les sons, de stimuler le nerf auditif, d’envoyer l’information au cerveau et d’améliorer ainsi l’audition. 

Les appareils auditifs aident les gens à entendre en amplifiant les sons. C’est un peu comme si l’on augmentait le volume d’un téléviseur. L’implant cochléaire, en revanche, aide les gens à entendre en stimulant le nerf auditif par des impulsions électriques.

Source: Association de malentendants canadiens, Centre universitaire de santé McGill

Madame Goupil, dont l’audition déclinait régulièrement depuis 20 ans, dit qu’elle est heureuse d’avoir subi une intervention qui lui fait redécouvrir tout un monde de sons (voir l’encarté), et elle fait l’éloge du personnel dévoué du CUSUM et du Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay qui l’a aidée tout au long de son parcours.

« C’est formidable que l’implantation puisse avoir lieu à Montréal. Le soutien, la proximité, le personnel qualifié — c’est super. »

Yves St-Pierre

Une équipe multidisciplinaire du site MAB de notre CIUSSS a assuré le suivi pendant plus d’un an, depuis que Madame Goupil s’est tournée pour la première fois vers le Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay en raison d’une perte auditive importante. Madame Laflèche a recommandé la candidature de Madame Goupil pour un implant, et elle l’accompagne depuis ce jour.  

Après l’intervention, Madame Goupil a entrepris un programme de réadaptation intensif avec Madame Laflèche et une équipe multidisciplinaire du Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay qui comprenait une travailleuse sociale, une éducatrice et une orthophoniste. Cette démarche fait partie du processus visant à optimiser les avantages de l’implant, en offrant de la formation et en aidant le client à s’adapter à utiliser la technologie.  

Madame Laflèche dit qu’il est gratifiant de voir des personnes comme Madame Goupil entendre de nouveau.

« Je peux constater à quel point cela transforme leur vie et c’est extraordinaire d’être témoin d’un tel changement », dit-elle.

« C’est agréable d’aider une personne et d’avoir une incidence positive sur sa vie. J’ai le sentiment de changer les choses. »

L’audiologiste Maryse Laflèche

Les professionnels de l’ancien Centre de déficience auditive du Centre de réadaptation Mackay, dont les services ont été intégrés au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, offrent des services de programmation et de réadaptation intensifs aux personnes ayant un implant cochléaire depuis 2001.

Cependant, l’expansion récente à Montréal du Programme d’implants cochléaires — revendiqué depuis des années — a entraîné de nouvelles responsabilités pour les membres de l’Équipe de réadaptation : leur mandat comprend maintenant l’ensemble de l’ouest du Québec, en partenariat avec le CUSUM et le Centre de réadaptation en déficience physique Raymond-Dewar du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Parmi leurs nouvelles tâches, les professionnels du Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay évaluent les patients et font partie d’un comité de sélection qui étudie le dossier des candidats à l’intervention chirurgicale. Les audiologistes travaillent également de concert avec le CUSUM pour la programmation initiale de l’implant après l’intervention — une étape essentielle de la mise au point.

« Nous jouons désormais un rôle considérablement élargi dans le parcours des clients qui reçoivent un implant cochléaire », explique Manon Pilon, coordinatrice clinique du Programme 25+ des services d’implants cochléaires au Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay.

Ce rôle accru reconnaît l’expérience et l’expertise de l’équipe en matière d’implants cochléaires pour les enfants et les adultes, dit-elle.

« Nous le faisons depuis longtemps. Cela fait partie de notre mémoire institutionnelle », ajoute Madame Pilon. « C’est une belle reconnaissance après des années de revendications, nous voyons le programme servir les clients et répondre à leurs besoins en matière de soins de santé, ici même, à Montréal. »