Près d’un Canadien sur deux recevra un diagnostic de cancer au cours de sa vie. Selon Statistique Canada, un sur quatre en mourra, ce qui rend le cancer la première cause de mortalité au pays.
Les essais cliniques permettent d’améliorer plus rapidement les soins oncologiques et de changer ces chiffres au fil du temps. Les probabilités de réussite des essais cliniques augmentent lorsque plus de patients y participent.
Des centaines d’essais cliniques sont menés à tout moment à l’échelle du Québec sur un grand nombre de cancers, dont neurologiques et hématologiques et les cancers du sein et du poumon. Les essais portent sur divers aspects des soins oncologiques, notamment les nouveaux médicaments potentiels, les nouvelles combinaisons de médicaments et les différentes techniques de traitement ou démarches de gestion du patient.
L’organisme Q-CROC, qui promeut l’importance des essais cliniques, a permis aux patients et visiteurs du Centre du cancer Segal de l’Hôpital général juif de découvrir comment fonctionne la recherche clinique et pourquoi il est essentiel d’y participer.
« Nous voulons informer les patients atteints de cancer des options disponibles à part la chimiothérapie ou ce qui a déjà été approuvé par Santé Canada, de dire Maryyam Azam, coordinatrice en recherche clinique à l’Institut Lady Davis et participante à la Journée internationale de la recherche clinique. Pour les patients qui souffrent de maladies rares ou d’un cancer avancé, ou qui ne réagissent plus au traitement qui leur est administré, les essais cliniques peuvent être un choix intéressant. »
Q-CROC est un organisme à but non lucratif qui regroupe plus d’une douzaine d’établissements de soins de santé à l’échelle de la province, dont le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, pour former un réseau de recherche clinique en oncologie. Dans le cadre de leur mission, l’organisme fournit aux patients de l’information sur les études réalisées dans ses centres de santé affiliés.
« À mon avis, les gens devraient vraiment envisager de participer à une recherche clinique parce qu’elle pourrait aboutir à prolonger ou à sauver leur vie », affirme Zehra Aslan qui a pris part à un essai clinique au Centre du cancer Segal sur recommandation de son médecin. L’immunothérapie s’était révélée inefficace pour elle.
« J’ai eu beaucoup d’aide et de soutien, dit-elle. On ne se sent pas comme un cobaye. »
C’est précisément par crainte de servir de cobaye que les patients refusent souvent de participer aux essais cliniques. Or, selon Mme Azam, les essais offrent aux patients l’occasion d’être suivis de très près. De plus, ils peuvent se retirer en tout temps de l’étude. À l’HGJ, plus de 10 pour cent des patients se sont engagés aux essais cliniques.
« Santé Canada exige que ces agents et médicaments prometteurs subissent des tests rigoureux, explique Mme Azam. Pour savoir s’ils fonctionnent, il nous faut des patients, autrement nous ne pouvons pas les lancer sur le marché. »
« Je tiens à aider les générations à venir, et c’est un des meilleurs moyens de le faire », ajoute Mme Aslan.
Q-CROC s’est déplacé avec ses kiosques dans plusieurs autres hôpitaux de la province pour la Journée internationale de la recherche clinique, y compris l’Hôpital pour enfants de Montréal et le CHU Sainte-Justine. Le Centre du cancer Segal entend participer à nouveau à la journée l’an prochain afin de continuer à souligner l’importance des essais cliniques.
« Nous tenons à faire connaître notre existence, précise Mme Azam. Si votre traitement ne fonctionne pas, nous voulons que vous sachiez que ces essais pourraient être une solution de rechange pour vous. »
Les patients atteints d’un cancer voulant en savoir plus sur les essais cliniques peuvent demander à leur médecin de les conseiller sur leur admissibilité aux essais et les options disponibles ou consulter QCROC.ca.