Malgré les bouleversements entraînés par la COVID-19, les membres du personnel à l’Hôpital général juif pouvaient compter sur une source fiable de réconfort : les repas apprêtés par une véritable armée d’employés dévoués des cuisines pour nourrir leurs collègues et les patients.
Les membres de l’équipe du Service alimentaire sont parmi les héros méconnus de la pandémie du coronavirus. En effet, dans la cuisine fourmillante d’activités, située au pavillon B, les cuisiniers, les aides-cuisiniers et les préposés à la restauration étaient une présence constante qui veillait à la préparation de plus de 2 000 repas tous les jours.
« Cela n’a pas été facile, mais nous avons relevé le défi. Tous les employés se sont vraiment dévoués », de dire Anna Dimitrakopoulos, chef du Service alimentaire à l’HGJ. « Je suis très fière de notre personnel et de nos superviseurs; ils ne nous ont pas laissés tomber ».
Pour garder les estomacs pleins, les employés ont dû surmonter leurs propres craintes d’être contaminés par le virus ou de contaminer leur famille. L’un des superviseurs de cuisine a tenu à ce que sa femme et ses trois enfants s’installent dans un chalet des Laurentides pendant la pandémie. Un autre a quitté son domicile et loué un appartement près de l’Hôpital pour éviter de mettre sa famille en danger.
Ils ont pris ces dispositions pour s’assurer de rester en santé et pouvoir continuer à servir les autres. « Certains avaient peur. Ils auraient pu facilement dire ‘je ne me sens pas à l’aise de venir ici’ » ajoute Madame Dimitrakopoulos. « Mais ils ont fait des sacrifices, fait confiance aux politiques de l’Hôpital et travaillé d’arrache-pied pour assurer la sécurité et la santé des patients et du personnel ».
La cuisine du Service alimentaire bourdonne d’activité sept jours sur sept. Le personnel se déplace entre des cuves étincelantes en acier inoxydable, utilise des casseroles et des poêlons énormes et forme une chaîne pour placer la nourriture et les boissons sur les plateaux. Dernièrement, une odeur appétissante de soupe flottait dans l’air et le ronronnement familier des mélangeurs se mêlait au bavardage amical des employés.
Les premiers jours de la pandémie ont été tendus. Le début de la crise de la COVID-19 a fait peser une menace sur l’approvisionnement en nourriture. L’équipe du Service alimentaire a travaillé en coulisse pour stocker des denrées non périssables, comme des céréales, des conserves et des légumineuses (soit des pois et des haricots secs), ainsi que du poisson, du poulet et de la viande. Ils se sont également efforcés d’obtenir une quantité supplémentaire de vaisselle jetable, qui s’est avérée indispensable pour restreindre la contamination de COVID-19 parmi les patients.
« Au début, c’était chaotique et stressant », ajoute Madame Dimitrakopoulos.
Mais, une fois l’approvisionnement de nourriture en place, les membres du personnel ont agi rapidement pour s’assurer d’être en mesure de nourrir leurs collègues pendant leurs heures de travail à l’HGJ, qui était désigné comme centre de traitement de la COVID-19. De plus, puisque les restaurants étaient fermés en raison de la pandémie, le Service alimentaire a commencé à apprêter des plats du jour une semaine sur deux à la cafétéria du pavillon K, ce qui a permis au resto-carrefour de fonctionner au maximum de sa capacité.
Entre-temps, l’équipe a collaboré avec le Service de prévention et contrôle des infections pour modifier la manière dont les repas étaient livrés aux patients. Les chariots de nourriture étaient laissés à l’extérieur des zones chaudes (rouges) et le personnel infirmier assurait la distribution des repas aux patients. Tout était soigneusement stérilisé par la suite.
Cette expérience a été exigeante, mais elle a préparé l’équipe à une seconde vague éventuelle du virus. Comme une bonne recette, le système a été testé et peaufiné pour la prochaine fois. « Nous pouvons tout affronter maintenant », dit Madame Dimitrakopoulos.