Les catastrophes en matière de santé et de services sociaux frappent sans distinction, peu importe le moment – et l’endroit.
Voilà pourquoi notre CIUSSS compte deux équipes d’urgence, formées pour intervenir n’importe où sur le territoire du réseau en cas de crise.
« En 2019, les risques sont bien réels », explique Christian Samoisette, conseiller en mesures d’urgences et sécurité civile. « Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris une catastrophe météorologique, comme une tempête de verglas, un accident, par exemple un déraillement, un bris d’infrastructure causant une pénurie d’eau potable et un acte criminel, dont un attentat terroriste. »
« De tels événements affecteront notre population d’une façon ou d’une autre. Nous cherchons donc des gens prêts à intervenir sur le terrain. »
Des groupes de professionnels de la santé et des services sociaux de notre CIUSSS ont été formés par le Service de la sécurité globale afin qu’ils puissent aider nos partenaires régionaux, municipaux et communautaires à assurer la protection civile en cas de catastrophe. Ces équipes d’intervention en soins infirmiers et en services psychosociaux peuvent être déployées très rapidement pour venir en aide aux personnes se trouvant dans les centres temporaires et les autres lieux au besoin.
La participation à ces équipes est volontaire, mais les membres sont rémunérés. Ils reçoivent tous une formation commune sur la sécurité civile. Les membres de l’équipe psychosociale, les travailleurs sociaux, les techniciens en assistance sociale, les psychoéducateurs et les psychologues reçoivent également une formation sur l’intervention en cas de catastrophe.
Outre la formation commune, l’équipe de soins infirmiers est formée pour apporter des premiers soins en cas de catastrophe, y compris pour effectuer le triage de nombreuses victimes, et ainsi aider Urgences-santé au besoin.
« Nous sommes très fiers de la contribution de nos équipes d’intervention d’urgence », ajoute M. Samoisette. « Pendant la crise des réfugiés syriens, nous avons joué un rôle fondamental, de concert avec des partenaires de sécurité civile, pour offrir des soins de santé et des services sociaux aux nombreux demandeurs d’asile sur notre territoire, et même au-delà. Il y a tant de professionnels dévoués et compétents à l’échelle de notre réseau qui pourraient enrichir nos équipes d’intervention. Si vous avez envie d’apporter votre contribution, vous êtes les bienvenus! »
Les membres du personnel recrutés figurent sur une liste de rappel, et sont contactés par message texte, courriel ou téléphone, selon leur préférence. La formation est donnée à l’automne et au printemps à plusieurs endroits à l’échelle du réseau.
Pour en savoir plus, le personnel est encouragé à communiquer avec M. Samoisette au 514 934‑0505, poste 7521 ou sur Outlook.
Un retour rafraîchissant aux racines cliniques
Il y avait de quoi être dépaysé : une travailleuse sociale du CLSC René-Cassin qui sert des clients des soins gériatriques à domicile s’est retrouvée dans une salle d’urgence convertie en centre d’hébergement pour des familles ayant récemment fui leur pays déchiré par la guerre. Pourtant, elle ne s’est pas du tout sentie hors de son élément.
« J’avais une certaine expérience des centres de crise. J’étais donc à l’aise d’affronter l’inconnu », explique Apostolia Petropoulos à propos de sa contribution de quelques semaines durant l’hiver 2016 au sein des équipes d’urgence formées pour accueillir les réfugiés syriens. « Je peux offrir mes services de travailleuse sociale dans le cadre d’une intervention d’urgence. La plupart d’entre nous avons d’ailleurs les ressources pour le faire. »
Madame Petropoulos, qui travaille maintenant auprès du CHSLD juif Donald Berman, avait reçu un courriel, à l’instar de ses collègues des soins infirmiers et des services psychosociaux du réseau, sollicitant la contribution de volontaires en raison de la crise. Les demandeurs d’asile, pour la plupart parrainés par leur famille, étaient réunis dans l’ancienne salle d’urgence de l’Hôpital Royal Victoria, transformée en lieu de rassemblement.
Les équipes de soins infirmiers effectuaient le triage pour orienter les réfugiés ayant besoin d’un suivi médical immédiat vers les CLSC ou les médecins. Entre-temps, l’équipe psychosociale s’entretenait avec les nouveaux arrivants pour déceler tout trouble de stress post-traumatique. Elle assurait également la liaison avec les organismes communautaires qui visaient à répondre aux besoins essentiels des réfugiés, leur fournissant notamment un abri et des vêtements d’hiver.
« C’est gratifiant de prêter main-forte pendant une crise, parce que peu importe notre parcours professionnel – enfance-jeunesse, scolaire, gériatrique, psychiatrique, soins à domicile ou hospitaliers – nous devenons tous des généralistes », ajoute madame Petropoulos. « J’étais heureuse de retrouver le milieu clinique, de reprendre les outils d’évaluation qu’on nous enseigne au début de notre carrière. »
À la tête d’une équipe psychosociale, madame Petropoulos était l’une des deux « chefs de terrain » de son domaine parce que, selon elle, il fallait former les nouveaux intervenants. Ceux-ci reçoivent une formation sur plusieurs sujets, y compris sur les répercussions d’une crise. Ils prennent également connaissance des détails logistiques, y compris de qui les équipes relèvent, et ils confirment que leur vaccination est à jour. Leur formation couvre aussi la gestion du stress pendant une intervention, notamment parce que « certaines crises durent longtemps, et que nous serons témoins de choses difficiles. »
Les équipes d’urgence sont prêtes à répondre à des crises de tout type, qu’elles soient prolongées ou ponctuelles. Comme exemple d’une crise ayant nécessité une intervention de plus petite envergure, madame Petropoulos cite l’inondation ayant frappé l’Ouest-de-l’Île à l’été 2017. Pendant cette période, le CIUSSS a eu besoin d’un professionnel supplémentaire pour chaque refuge temporaire.
Notre réseau a été appelé à apporter une plus grande contribution quand le PRAIDA a dû accueillir beaucoup de demandeurs d’asile haïtiens l’an dernier. Il a alors offert un soutien administratif précieux, se rappelle madame Petropoulos.
Lors de l’évacuation d’un immeuble en plein été dans le quartier Côte-des-Neiges, les équipes sont intervenues pour aider les habitants des HLM, qui sont souvent à risque. Veillant à la sécurité du public, des infirmiers ont vérifié les signes vitaux des personnes pour s’assurer qu’elles n’étaient pas déshydratées. Les travailleurs sociaux ont identifié les habitants susceptibles de vivre un traumatisme en étant forcés de quitter leur foyer. Ils ont aussi signalé les personnes âgées qui vivaient seules.
« Les équipes de soins infirmiers et de services psychosociaux se complètent l’une l’autre. Elles unissent leurs forces avec beaucoup de professionnalisme », remarque madame Petropoulos. « Nous rencontrons des collègues d’autres services ou de sphères complètement différentes du travail social et nous tissons des liens avec des gens dont nous n’aurions autrement jamais croisé le chemin. Nous nous traitons tous d’égal à égal. »
« Au sein d’une équipe d’intervention d’urgence, nous mettons plus directement à contribution nos compétences en évaluation des risques cliniques qu’au quotidien », ajoute-t-elle. « C’est gratifiant de constater que nous n’avons pas perdu cette habileté. »