Des soins infirmiers à l’ère numérique

Quelques-unes des infirmières cliniciennes de l’Équipe de soins virtuels (de gauche à droite, du haut à gauche) : Sandeep Swan, Marianne Villamor, Michelle Kosikowski et Zeenat Ashrafi. En médaillon (en bas à droite) : Lara-Eloisa Marfa, infirmière-chef adjointe.
Quelques-unes des infirmières cliniciennes de l’Équipe de soins virtuels (de gauche à droite, du haut à gauche) : Sandeep Swan, Marianne Villamor, Michelle Kosikowski et Zeenat Ashrafi. En médaillon (en bas à droite) : Lara-Eloisa Marfa, infirmière-chef adjointe.

Le personnel des Soins infirmiers joue un rôle de premier plan dans la réussite du programme avant-gardiste de soins virtuels

L’infirmière Marianne Villamor évalue soigneusement ses patient(e)s : elle vérifie leurs signes vitaux, s’informe de leurs habitudes de sommeil et examine leur incision si la personne a subi une intervention chirurgicale. Elle a perfectionné cette manière de travailler au chevet des patient(e)s à l’HGJ – mais elle l’exécute d’une manière bien différente maintenant. En effet, les patient(e)s de Madame Villamor sont à leur domicile, et elle les voit sur un écran.

Trois infirmières de l’Équipe de transfère chargée d’évaluer et de sélectionner les patient(e)s de l’HGJ en vue de l’admission à l’Unité de soins virtuels. De gauche à droite : Katie Chan, Chandhi Bhatnagar et Sara Sabbah.
Trois infirmières de l’Équipe de transfère chargée d’évaluer et de sélectionner les patient(e)s de l’HGJ en vue de l’admission à l’Unité de soins virtuels. De gauche à droite : Katie Chan, Chandhi Bhatnagar et Sara Sabbah.

« C’est une autre manière de faire mon travail », déclare Madame Villamor, qui est infirmière clinicienne, « et j’adore ça ».

Madame Villamor est membre de l’Équipe de soins infirmiers virtuels, le pilier de l’initiative de notre CIUSSS visant à élargir la portée des soins de santé en transformant le domicile de certain(e)s patient(e)s en Unité hospitalière virtuelle. Chaque jour, ces infirmier(ère)s tirent parti de la technologie et de leur expertise clinique pour fournir des soins de santé supérieurs qui jouent un rôle clé dans la réussite de ce programme louangé.

L’Unité virtuelle, qui comprend le programme primé Hôpital@domicile, est un élément essentiel de la vision de notre CIUSSS de fournir de soins dans le lieu le plus confortable et le plus pertinent pour les patient(e)s — une démarche connue sous le nom de Vos soins partout. Pour le personnel infirmier comme Madame Villamor, cela signifie prodiguer aux patient(e)s des soins de la même qualité à leur domicile que s’ils étaient à l’Hôpital du chemin de la Côte Sainte-Catherine.  

Lors d’une visite virtuelle typique avec un(e) patient(e), Madame Villamor pourrait demander à cette personne de vérifier sa tension artérielle ou de tourner la caméra de l’appareil électronique vers sa jambe pour qu’elle puisse voir comment la plaie guérie. Les patient(e)s qui sont admis à l’Unité virtuelle reçoivent un iPad ou un téléphone intelligent afin de rester en contact numérique avec les membres de l’Équipe de soins.

Madame Villamor pourrait aussi demander à cette personne de marcher autour de son domicile avec le iPad, pour qu’elle puisse voir l’aménagement intérieur ou le contenu du réfrigérateur.

« Nous obtenons un portrait beaucoup plus exhaustif de cette personne ».

L’infirmière Marianne Villamor

En 2022, avant de passer des soins infirmiers au chevet des patient(e)s aux soins virtuels, Madame Villamor craignait d’avoir moins de temps pour interagir avec ces dernier(ère)s. Or, c’est tout le contraire. « Je trouve que je suis encore plus concentrée que je l’étais au chevet de mes patient(e)s, et que j’ai plus de temps pour répondre à leurs préoccupations. »

Le feedback a été extrêmement positif. Les personnes admises à l’Unité virtuelle disent qu’elles se sentent étroitement surveillées par les membres du personnel tout en étant à leur domicile, avec leur famille. Certains ont même repris leurs habitudes de vie. Parmi les patient(e)s de l’Unité virtuelle du CIUSSS, une personne suivait des cours à l’université, une autre participait à son club de lecture et une troisième, David Shashoua, a même continué à travailler à son entreprise d’importation de textile (voir l’article à ce sujet).

« Certaines personnes ont le sentiment de guérir plus rapidement lorsqu’elles sont entourées de leurs proches et qu’elles mangent des plats familiers, dans un environnement où elles sont à l’aise », dit Madame Villamor. De plus, le programme permet de libérer des lits à l’hôpital pour les personnes qui en ont réellement besoin, ajoute-t-elle.

« C’est une solution gagnante pour tous ».

L’infirmière Marianne Villamor

Avant que les patient(e)s soient admis à l’Unité virtuelle, ces personnes sont examinées par un(e) infirmier(ère) clinicien(ne) comme Sara Sabbah, également membre de l’Équipe de soins virtuels. Basée à l’HGJ, elle et ses collègues infirmier(ère)s de transfère collaborent avec les médecins et les autres professionnels de la santé pour évaluer les candidat(e)s. 

Madame Sabbah travaille au Département de l’urgence et dans d’autres unités où elle discute des cas avec les membres du personnel soignant et rencontre les patient(e)s afin d’évaluer la possibilité de participer au programme. Les candidat(e)s doivent répondre à des critères très stricts : ces personnes doivent notamment savoir comment utiliser la technologie, bénéficier d’un soutien adéquat à domicile et être capables de marcher sans aide. Avant de les laisser quitter l’Hôpital, Madame Sabbah les prépare à leur séjour virtuel en révisant le programme, en leur parlant de leurs médicaments et en leur fournissant des instruments tels que des thermomètres et des oxymètres de pouls. 

Madame Sabbah, a le sentiment que son travail est à la fine pointe des soins de santé. « Il n’y a pas de méthode ou de stratégie que nous pouvons consulter. Tout est nouveau, et c’est génial! Nous influons sur les politiques qui sont élaborées actuellement et nous faisons partie intégrante du processus ».

Sa collègue, l’infirmière clinicienne Chandhi Bhatnagar, est du même avis.

« Il s’agit d’une occasion de faire partie du changement. Nous avons l’impression d’avoir un mot à dire dans le processus décisionnel ».

L’infirmière clinicienne Chandhi Bhatnagar

Selon Erin Cook, directrice des soins virtuels au sein de notre CIUSSS, le dévouement de ces infirmières a été essentiel à la réussite du programme.  

Erin Cook, Directrice des Soins virtuels
Erin Cook, Directrice des Soins virtuels

« Leur passion envers la prestation de soins de qualité supérieure centrés sur les patient(e)s, et l’apprentissage de nouvelles techniques et technologies ont été d’une importance clé », ajoute Madame Cook, dont les responsabilités comprennent également la Qualité, la Transformation, l’Évaluation, la Valeur, et l’Éthique clinique et organisationnelle. « Au fur et à mesure de l’évolution du programme, cette Équipe est toujours restée concentrée sur ce qui était mieux pour les patient(e)s. Les membres ont continué d’apprendre et de s’adapter à de nouvelles manières de travailler et n’ont jamais hésité à relever ce défi. »

Les infirmier(ère)s ont aussi assuré une transition sans heurt aux patient(e)s et aux autres professionnels lors de l’intégration de nouvelles technologies au programme, ajoute-t-elle. Et, Madame Cook note que la technologie n’a pas été un obstacle « à la prestation de soins empreints de compassion et centrés sur le patient(e)s ». L’Équipe de soins virtuels, mise en place avec cinq infirmier(ère)s au début de la pandémie de la COVID-19, compte maintenant 19 membres, y compris 13 infirmier(ère)s clinicien(ne)s comme Madame Villamor, qui travaillent à distance depuis leur domicile.

« Les infirmier(ère)s font avancer les choses et assurent leur bon fonctionnement », remarque l’infirmière-chef adjointe Tracy Heramchuk. « Cela a toujours été notre travail — cerner les besoins des patient(e)s et les combler, quel que soit l’endroit où ces dernier(ère)s se trouvent ».  

L’une des forces de l’Unité virtuelle est son approche interdisciplinaire qui exige la collaboration de plusieurs équipes. Le Dr Lawrence Rudski, directeur médical des Soins virtuels et directeur du Centre de cardiologie Azrieli à l’HGJ, applaudit l’excellent travail d’équipe des infirmier(ère)s des différentes Directions du CIUSSS.

« La collaboration entre les Équipes d’infirmier(ère)s à l’échelle du réseau, soit l’Unité virtuelle, SAPA et même la Réadaptation, a été révélatrice », dit-il. « Ce modèle nous a montré ce qui était possible lorsque nous créons une équipe intégrée au sein d’un réseau de soins de santé intégré. Et, cela nous donne un modèle pour l’avenir ». Ce modèle s’appuie sur des infirmier(ère)s, comme Madame Villamor, qui comprennent les avantages des soins virtuels à la fois pour le personnel et pour les patient(e)s. « La télésanté fait partie de l’avenir », dit-elle, et « je suis très heureuse de trouver une équipe ouverte à l’innovation ».