« Ne sont-elles pas superbes? », demande doucement JJeannette Singerman, en tendant une boîte remplie de savonnettes artisanales en forme de rose.
« Tout à fait », répond Leah Pasechnick, une patiente âgée, dans un lit aux Soins palliatifs de l’HGJ. Avec un grand sourire, elle effleure le couvercle en plastique clair de la boîte que tient Mme Singerman.
« Aimeriez-vous en faire cadeau à l’un de vos proches? », demande la bénévole aux Soins palliatifs. Mme Pasechnick acquiesce d’un signe de tête lent. « Nous l’emballerons pour vous, et vous me direz à qui vous voulez l’offrir. »

Ce geste simple peut sembler anodin, mais il revêt une grande importance pour ces patients à qui l’on donne beaucoup, mais dont la capacité de donner en retour est limitée.
C’est pourquoi durant la dernière période des fêtes, des bénévoles comme Mme Singerman ont consacré beaucoup d’efforts à donner l’occasion aux patients des Soins palliatifs d’offrir des cadeaux, peut-être pour la dernière fois de leur vie.
Lancé par L’espoir, c’est la vie en 2011, le Programme de don de cadeaux est habituellement mis en branle en novembre, quand de nouveaux cadeaux, tous généreusement donnés, sont recueillis puis placés sur un chariot. Du 1er décembre au jour de l’An, des bénévoles visitent les patients et les aident à choisir quelques articles. Les bénévoles emballent et étiquettent ensuite les cadeaux et les remettent aux patients, qui pourront les offrir à leurs proches.
« Les patients peuvent choisir l’emballage et le destinataire du présent », explique Rifka Hanfling, coordonnatrice des Soins palliatifs. « Le programme aide les patients à se sentir comme des êtres humains encore capables de prendre des décisions et de faire preuve d’autonomie. Ils peuvent en outre montrer leur reconnaissance aux personnes à leur chevet. »
Si les patients en sont capables, ils remettent les cadeaux eux-mêmes, sinon les bénévoles s’en chargent.
« Les familles ne s’attendent pas à recevoir quelque chose, explique Mme Singerman, surtout parce que le patient n’est plus en mesure de magasiner et d’offrir des présents comme il le faisait peut-être par le passé. »
Parmi les articles qui sont communément donnés, notons les jouets, les articles de toilette, les ustensiles de cuisine et les chandelles. En décembre dernier, des livres pour enfants, des cravates, et des foulards et mitaines en tricot figuraient aussi parmi la sélection. Les destinataires des cadeaux rendent souvent la pareille en donnant des présents l’année suivante ou des fonds au programme, précise Mme Hanfling.
Les patients expriment leur reconnaissance autrement – souvent non verbalement, par un grand sourire – quand ils voient le chariot de cadeaux. Et quand ils choisissent le papier d’emballage, leurs yeux s’illuminent.
« Ils se sentent valorisés et utiles », ajoute Mme Hanfling.
Pour les 30 bénévoles du programme, l’expérience est tout aussi émouvante et gratifiante. « Ce que je reçois en retour est inestimable », explique Mme Singerman, qui œuvre comme bénévole à l’unité depuis 10 ans.
« Les patients sont comme des amis ou des membres de ma famille élargie. Ils sont tellement heureux et reconnaissants de pouvoir prendre part à une fête, que ce soit Hanoukka ou Noël. »
« Les patients apprécient sincèrement la présence des bénévoles », ajoute Mme Hanfling. « Ils ne font pas partie à leurs yeux de l’équipe médicale, donc ils se sentent à l’aise de s’ouvrir et de leur raconter leurs histoires. »
Toute l’année, L’espoir, c’est la vie remet des cadeaux aux patients – qu’il s’agisse d’oursons en peluche, de chaussettes ou de couvertures – pour rendre leur séjour le plus agréable possible. Des bénévoles formés donnent aussi des massages aux patients chaque semaine.
« Nous voulons offrir des soins et du réconfort à toutes les étapes de la vie », précise Hena Kon, spécialiste des communications pour L’espoir, c’est la vie. « De la réception du diagnostic au dernier souffle, on demeure un être humain, qui a toujours besoin de soins centrés sur la personne et non sur la maladie. »